Sécurité au travail. « Marre d’être pris pour des c… ! »
Chez MINDLY, quand on forme les opérationnels et qu’on aborde leur perception de la sécurité au travail, on entend régulièrement : « on en a marre d’être pris pour des c… ». Pardon pour cette introduction au langage un peu fleuri, mais ils décrivent une certaine réalité du terrain. Avec parfois, il est vrai, des formulations alternatives plus politiquement correctes, comme « on ne nous fait pas confiance », « on ne nous écoute jamais »… qui, au final, expriment à peu près la même chose. Tous ces messages cachent en effet un vrai malaise décrit depuis des années dans les entreprises. Ils traduisent un manque de reconnaissance, pire une absence totale de sens dans son travail avec bien sûr à la clé, l’engrenage de la démotivation, tant redoutée par les managers. Et malheureusement l’approche commune de la sécurité exclusivement tournée vers les règles métier y contribue grandement !
Comment expliquer que les questions liées à la sécurité provoquent une telle réaction ?
« Fais pas ci, fais pas çà »
Premier constat, la communication sécurité dans les entreprises est souvent perçue comme trop scolaire, voire infantilisante. Elle se cantonne à un rappel à la règle. Et reconnaissons que les messages à répétition « fais pas ci, fais pas çà » laissent peu d’espace à la prise d’initiative et plus généralement aux remontées de terrain qui pourraient remettre en question, à tort ou à raison les règles de sécurité édictées par la profession.
D’ailleurs, l’inflation, année après année, de nouvelles règles sécurité n’arrange rien. Au contraire, elle nourrit chez l’opérationnel le sentiment qu’il est incapable de gérer seul son poste de travail. La règle est partout et tend finalement à décourager l’autonomie qui, soit dit en passant, au-delà de la valorisation qu’elle produit, devient cruciale lorsqu’il s’agit de faire face à des circonstances particulières que la règle ne prévoit pas.
Quant à la communication pratiquée par l’encadrement, elle est encore trop souvent à sens unique. L’information est descendante. Les messages de sécurité sont transmis pour être exécutés et surtout ne doivent pas être contestés ! Cette façon de communiquer empruntée au management dit autocratique, laisse de fait peu de place à l’échange. Toute discussion devient en conséquence difficile. Dans ces conditions, impossible une fois de plus pour l’opérationnel de valoriser son savoir-faire par des propositions d’adaptation ou d’amélioration de la règle. Sans oublier le rappel incessant de celle-ci ! Evidemment, quand on se rend sur le terrain et qu’on constate que les lunettes de protection ne sont pas mises, c’est normal de… rabâcher. Sauf que pour le collaborateur, quoi de plus infantilisant, à partir du moment où il connait et comprend parfaitement la règle et qu’il ne s’agit dans le cas présent que d’un simple oubli, qu’il serait plus judicieux d’analyser !
Pour donner de l’autonomie, il faut la confiance
Et si on changeait cela ? Bien entendu, on ne peut pas se passer de la réglementation métier. De même, toute absence de contrôle conjuguée au laisser faire conduiraient inéluctablement au non-respect anarchique des règles et des procédures. Ce serait totalement irresponsable !
En fait, on peut y parvenir par un travail plus profond, plus durable. Donner du sens à ce que l’on fait, se sentir considéré et reconnu dans son travail, prendre toute sa part dans l’entreprise méritent des actions concrètes qui doivent dépasser les discours incantatoires du manager.
Pour donner de l’autonomie aux opérationnels et les amener à s’approprier intelligemment les règles afin de mieux les appliquer sur le terrain, il faut la confiance. Et la confiance ne se décrète pas. Elle se construit à partir de méthodes qui, en oeuvrant tant sur les équipes que sur leur hiérarchie directe, vont amener progressivement le management opérationnel à partager et déléguer en toute sérénité la sécurité sur le terrain.
On l’a compris, il s’agit de méthodes qui modifient les comportements et c’est précisément l’objectif des formations de MINDLY.
Lorsque nos formés opérationnels nous disent : « c’est la première fois qu’on ne nous prend pas pour des c… », on a alors le sentiment d’avoir un peu avancé !