Sécurité au travail
Publié le 29 février 2024

Sécurité au travail : pourquoi on fait fausse route !

En sécurité au travail, on fait fausse route

En matière de sécurité au travail, aucune réglementation n’empêchera le salarié d’être soumis aux aléas propres à la vie de l’entreprise. Seul un travail sur le comportement permettra de les gérer.

C’est un fait qu’il y a du stress au travail. C’est d’ailleurs le mal du siècle. Le stress fait partie du vivant…

C’est un fait qu’il est parfois nécessaire d’augmenter le rythme d’un chantier ou la cadence d’une chaîne de production, sous peine de ne pouvoir honorer un contrat et de mettre en péril son équilibre financier.

C’est un fait que les normes et règles métier se multiplient dans tous les secteurs d’activité, compliquant souvent le travail du salarié. Et manifestement, cette tendance haussière n’est pas près de s’inverser !

C’est un fait que la charge de travail des salariés augmente quand l’entreprise peine à recruter.

Par conséquent, même si on considère à juste titre que ces circonstances ont un effet délétère sur la sécurité au travail, comment peut-on raisonnablement espérer changer ce qui constitue en fait la vie même d’une entreprise ? 

On peut prêcher à l’infini la bonne parole et gager qu’on peut changer ces règles du jeu. Bon courage ! Parce que chassez le naturel et il revient au galop… 

Alors que faire ? Rester au stade du constat ? Invoquer les dieux pour que le stress disparaisse à jamais des cerveaux, que la pression du temps s’arrête ou encore que la charge de travail soit la même toute l’année ? 

Il y a beaucoup mieux ! 

En aviation, le taux d’accident est quasiment nul 

Pourquoi ne pas prendre acte de ces aléas incontournables et aider le salarié à y faire face ? C’est exactement ce qu’a fait le monde de l’aviation, il y a 25 ans. Tout comme le salarié, le pilote est confronté au stress, à la pression du temps, à une multitude de règles et procédures, à une forte charge de travail. Pourtant, le taux d’accident est quasiment nul. Pourquoi ? Non pas parce qu’il est doté de capacités intellectuelles supérieures. Mais parce qu’il appris à adapter son comportement, de sorte qu’il sait par la pratique de techniques simples, maintenir sa performance mentale et donc sa sécurité.

Sous cet angle, force est de constater l’aveuglement des institutions et des médias qui préfèrent adopter un discours moralisateur à l’égard des entreprises. Pourtant, on ne peut pas régler efficacement la question des accidents du travail uniquement par plus de normes et de contrôles sur le terrain, à partir du moment où 80% du problème relèvent du comportement !

En conclusion, plutôt que de culpabiliser systématiquement l’entreprise et ses décideurs, il serait bien plus efficace de s’inspirer des solutions qui sont à l’oeuvre depuis longtemps et qui produisent les résultats que l’on connait. Parole de pilote.